Roumanie Autrement

George Enescu et les vibrations de l'âme

 

George Enescu est l’un des plus remarquables musiciens roumains. Sa personnalité artistique s’est manifestée dans plusieures hypostases : interprète, chef d’orchestre, compositeur et pédagogue. Enfant prodige, Jurjac découvre le violon à la jeune âge de quatre ans tandis que ses premières ébauches musicales remontent à ses cinq ans. 

A seulement sept ans il part de Liveni (Botoşani) – où il né le 19 août 1881, à Vienne pour étudier l’instrument. En 1894 (à l’âge de treize ans), Enescu compose ses premières œuvres : « Introduction » et « Ballade pour piano ». De 1895 à 1899, il continue ses études au Conservatoire de Paris, où il devient un virtuose de l’archet.

L’aube du XXème siècle marque le début d’une grande carrière de soliste et chef d’orchestre même si le vrai rêve de l’artiste reste la création. Ainsi, au cours d’une existence nomade, Enescu crée sans hâte, parmi des concerts donnés partout en Europe et, à partir de 1923, outre-Atlantique, l’œuvre de sa vie : l’opéra « Oedipe » (1931). 

Cette composition, unique dans ce genre, représente sans conteste la clef de voute de l’univers musical d’Enescu, étant incluse dans le répertoire lyrique international. Pour son pays d’origine, le maître, dont le language musical comporte un doux parfum d’enfance, constitue une incarnation du génie roumain, une source légitime de fierté. 

Ce n’est guère surprenant ! Enescu a brodé sur le portatif de ses créations, à l’aide des notes musicales, l’esprit roumain : au début d’une façon plus organique, en suite de manière de plus en plus sublimée. Le phénomène était inévitable car, comme le disait le musicien même : non, il n’avait jamais quitté son pays ; il l’avait emporté en lui. 

Ambassadeur de la musique roumaine dans le monde, George Enescu est éternel. Le festival international portant son nom garde vivant l’amour pour le compositeur tandis que le pinceau de Corneliu Baba (1906 - 1997) a immortalisé son portrait physique, en complétion de celui réalisé à la plume par George Calinescu (1899 – 1965) :

« L’image physique de George Enescu est la définition de la musique même, qui est proportion. Son être a une vénusté parfaite qui s’est décantée au cours de sa vie, toujours plus claire comme le son d’un violon. […] Le visage d’Enescu est en effet un style divin… il est le silence de la musique ancienne, ramenée au mode de la lyre. »